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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 17:24
Je quitte l’hôtel, à cette heure les rues sont désertes. Il faut sortir de la ville et trouver la direction Trabzon, c’est la prochaine grande ville dans 335 km. Dans une boulangerie, je m’arrête pour acheter deux brioches toutes fraiches et encore tièdes. Au croisement d’une rue, j’aperçois des grues, je n’ai plus qu’à rejoindre le bord de la mer Noire et me diriger vers l’est. Le ciel est gris et quelques gouttes de pluie tombent par intermittence, je flâne un peu le long des quais, prends quelques photos.
 

La douche c'est pour bientôt

A mon passage à la sortie de la ville, des ouvriers qui travaillent dans un atelier de pots d’échappement m’appellent pour m’inviter à boire le thé et partager leur nourriture avant de repartir plus d’une demi-heure plus tard. A cette cadence, je ne vais pas faire beaucoup de kilomètres aujourd’hui.
 P1000529.JPG
 Il est 13 heures , un véhicule avec trois personnes à l’intérieur stoppe pour me demander où j’allais comme cela et une des trois personnes, qui porte un costume, probablement un responsable me demande si j’ai mangé auquel cas, il m’invite à venir déjeuner avec eux au self service de l’entreprise à 100 mètres en arrière. Nous rentrons dans une grande salle, je prends un plateau au menu, soupe, crudités, pomme de terre rôties, viande, desserts (pâtisseries turques) et pour finir le traditionnel thé que j’apprécie de plus en plus. Pour la photo, le cuisinier va mettre sa toque et son tablier blanc, Le repas a duré plus d’une heure, il faut que je reparte, en passant devant la conciergerie, je revois deux femmes qui mangeaient en même temps que nous et qui me font des grands signes d’au revoir, ce qui est rare de la part des femmes turques.
 Trois étoiles
 Il faudrait maintenant que je marche un peu, les petites averses de courtes durée continuent jusqu’au moment où la pluie se met à tomber fortement. J’ai juste le temps de me mettre à l’abri devant un market a l’entrée de la petite ville de Dibnik. La pluie a diminué d’intensité, je me remets en route pour le centre ville. Un panneau sur une vitrine ‘’Taxi’’, un turc me fait rentrer dans le bureau pour m’abriter.
 
Il est 16 heures, la pluie a repris de plus belle, il n’est pas question d’aller plus loin dans ces conditions. A ma question s’il y a un hôtel, c’est non. Au fond de la pièce, un bureau et de chaque côté, le long du mur deux banquettes et au dessus de l’entrée une télévision. Après quelques discutions avec les uns et les autres, les chauffeurs sont à leur compte et utilisent le local qui est collectif.
 
Maintenant il est l’heure de savoir si je peux passer la nuit ici, je m’adresse à l’un et lui demande s’il me serait possible de dormir ici, sur une banquette. Ils se regardent, quelques instants de silence, et l’un d’entre eux me dit que le bureau est ouvert jusqu’à 22 heures, je leur dis que ce n’est pas un problème et que je me coucherai qu’après qu’il soit fermé. C’est ok, un chauffeur m’invite à aller boire un thé dans le café juste à côté, en attendant le repas du soir, je regarde les joueurs de rumicube et de bridge.
 Ma chambre de ce soir
De retour vers 19 heures, je regarde la télé alors que dehors la pluie ne cesse pas de tomber. A 22h30 le dernier chauffeur quitte les lieux en me disant de fermer la porte de l’intérieur et me souhaite une bonne nuit. Je déballe alors mon duvet avant de m’endormir.

Sortie de classe

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1 novembre 2007 4 01 /11 /novembre /2007 17:13


Je pars de bonne heure, l’étape est longue pour arriver à Samson une grande ville de Turquie située au bord de la mer Noire et qui compte 439 000 habitants. A 5 h30 je suis déjà au restaurant pour prendre mon petit-déjeuner, 10 minutes plus tard le patron est là, il s’est levé plus tôt que d’habitude pour me dire au revoir ce qui est très sympathique de sa part. Il prend le thé en ma compagnie avant de mettre mon sac pour la photo.
 Le patron du motel a voulu être là pour mon départ matinal
Dehors il fait frais, le ciel est clair mais plus bas dans la vallée il y a un épais brouillard que je vais retrouver quand je redescendrai la montagne. Quand je prends la route à 6h je dois encore monter pendant deux kilomètres pour atteindre le sommet. Dans la descente, pas loin d’une habitation six chiens viennent vers moi en aboyant. Je leur fais face et leur parlant, ils se calment puis me suivent à quelques mètres. Un peu plus loin, il n’en reste plus que trois qui vont m’escorter. Il y en a un noir qui est très agressif avec les voitures, quand il en voit une il fonce dessus en aboyant et chaque fois les conducteurs sont obligés de faire un écart pour l’éviter ensuite, il revient vers moi avec les deux autres. Combien de temps vont-ils me suivre ? Quand tout à coup un grand bruit, au passage d’un bus un des trois se fait projeter au milieu de la route quelques dizaine de mètres plus loin, le choc est violent, des morceaux de chair sont éparpillés sur la route, il a été tué sur le coup. Aussitôt, les deux autres vont autour, restent quelques minutes à côté avant de revenir vers moi pour continuer à me suivre de plus en plus près, en tendant la main je peux les caresser. Le chien noir, ce n’est pas lui qui s’est fait tuer continue à sauter et aboyer au passage des véhicules.
 Au dessus du brouillard un beau soleil
Depuis 5 où 6   kilomètres que je redescends la montagne, je suis maintenant dans le brouillard épais. Je me suis habitué à eux et quand je fais ma pose ils stoppent aussi, se mettent assis de chaque côté de moi et me regardent manger mes gâteaux avec pitié si bien que je craque et partage avec eux mes quelques provisions. Ce n’est pas comme cela que je vais m’en débarrasser, en attendant cela me fait une compagnie car même si au début ils aboyaient maintenant ils sont des plus dociles.
 Un compagnon d'un jour
 Ils sont avec moi depuis plusieurs heures quand en passant devant un pâté de maisons ils rencontrent d’autres chiens enfermés, peut-être des chiennes et me laissent continuer ma route sans que je ne les revoie, je suis à nouveau seul, je m’y étais habitué. Il me faut attendre jusqu’à dix heures pour quitter la masse de brouillard et retrouver le soleil du sommet.
 
 Hier j’avais mangé avec les ouvriers de l’autoroute, aujourd’hui j’aurai pu manger avec deux routiers qui cuisinaient, arrêtés sur un parking et qui m’invitent à venir partager leur repas alors que je sors de table, je les remercie après leur avoir dit pourquoi et comme je ne veux par perdre de temps, la route est longue jusqu’à Samsun je continue mon chemin.
 Travaux autoroute vers Samsun
 Alors que je marche à vive allure dans la descente de la dernière grande difficulté, sur le bord de la route je trouve à 50 centimètres d’intervalle une carte d’identité, une carte bancaire et une carte de grande surface avec trois noms différents. Quelques kilomètres plus loin je tombe sur un contrôle de police pour les camions, je leur remets les trois cartes. Un peu plus loin, c’est moi qui me fais contrôler deux fois par les policiers qui me demandent où je vais, où je dors sans me vérifier mes papiers.
 
Quand j’arrive à l’entrée de Samsun, la nuit est tombée, des routes à quatre voies qui se croisent avec une circulation intense. Pas beaucoup d’explication et personne pour me renseigner au milieu de ce flot de voitures, je ne suis pas sorti de l’auberge et c’est dangereux car je ne suis pas éclairé. J’ai déjà fait 45 km plus que ce que je croyais quand je vois une grande enseigne lumineuse, ‘’Auto Gare Samsun’’, c’est la gare routière. Je demande à un chauffeur s’il y a un bus qui va au centre ville, il me dit de monter.
 Samsun sur les rives de la mer Noire
Un quart d’heure après j’arrive à destination, je n’ai plus à chercher qu’un hôtel il est déjà plus de 19 heures. Ce que je croyais le plus facile me prend plus d’une demi-heure. Un jeune turc qui m’accompagne  m’explique qu’il n’y en a pas beaucoup et qu’ils sont très chers, je vais devoir payer ma chambre qui n’est pas terrible 24 euros à comparer avec les 18 euros des jours précédents avec repas du soir et petit-déjeuner. Il est tard et je n’ai pas trop le choix.
 
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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 17:07

Il a plu toute la nuit, même si la chambre était misérable, les conditions étaient meilleures que la veille. Pour commencer la journée dans de bonnes conditions je prends un petit-déjeuner où j’ai mangé hier soir.

P1000505-copie-1.JPGQuelques gouttes de pluie avant que le ciel ne se dégage et le soleil ne revienne. Il est un peu plus de midi quand j’arrive à un grand chantier d’autoroute qui longe la route que j’emprunte. C’est juste l’heure du repas, les ouvriers leur plateau à la main passent devant la cantine pour avoir leur ration.
 P1000508.JPG
Me voyant passer, ils m’invitent à venir manger avec eux, cela tombe très bien. Je prends un plateau comme au self et je suis la file, au menu soupe, riz, aubergines farcies à la viande, fromage blanc, dessert et thé. Les rations sont copieuses et la cuisine est bonne, je peux même me resservir.
 P1000509.JPG
 Après un bon moment passé avec eux, je reprends ma route alors que les ouvriers reprennent leur travail. Pendant 15 km, jusqu’à Kavak je vais pouvoir marcher sur la voie d’autoroute déjà finie et qui n’ai pas ouvert à la circulation, c’est royal.
 
 La voie est en légère descendre, mon pas est rapide et je n’ai pas ressenti outre mesure mon mal. A 16 heures je suis en ville après 37 km et quand je me renseigne pour un hôtel on m’indique un kilomètre à la sortie de la ville. Comme il est tôt, j’en profite pour flâner, je discute avec les habitants.
 
 La distance indiquée largement parcourue, pas d’hôtel et quand je me renseigne à nouveau au moment de quitter la ville on m’indique à nouveau un kilomètre en haut de la côte en me confirmant qu’il y avait bien un hôtel. En fait c’est quatre kilomètres de montée qu’il me faut parcourir ce qui fait 41 km aujourd’hui, même si je suis fatigué de cette fin d’étape, je suis très content.
 P1000511.JPG
Demain soir je devrais arriver à Samsun au bord de la mer Noire. Le patron du motel est très gentil comme beaucoup de gens avec moi, pour le repas du soir, la chambre avec télé et petit-déjeuner l’équivalent de 18 euros en yénis la monnaie turque.
 
 
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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 17:03
Il est 5h22 le téléphone vient de sonner. Mon sommeil a eu raison des conditions exécrables, la pluie a cessé de tomber, le duvet n’est que très légèrement humide et mon château de cartes à tenu mais sous moi une grande flaque d’eau, le sol de la tonnelle où je suis est incurvé. Heureusement que j’étais sur les chaises et que mon sac était sur un fauteuil sinon c’était le grand bain. Pendant ce temps, toute la nuit les lumières du restaurant sont restées allumées et les pompistes allaient de temps en temps servir des clients de nuit sans ne se soucier de rien.
 P1000314.JPG
Une fois mes affaires rangées, je me refuse d’aller prendre mon petit-déjeuner dans ce restaurant, je prends la route le ventre vide par ce froid humide. Malgré les conditions pas très confortables, je ne suis pas trop courbaturé, les chaises étaient rembourrées.
 
Ma hanche et mon dos vont mieux, je suis optimiste pour la suite. Je marche deux heures pour arriver à Merzifon direction centre ville. Je rentre dans le premier café pour aller boire un grand thé bien chaud accompagné de deux brioches. Aussitôt restauré, je me sens mieux, je vais essayer d’aller jusqu’à Havza, j’ai 35 km à faire.
 
 Après une omelette à 9h30, avant que le soleil ne se montre et un bon repas de midi, je rejoints Havza à 16 heures. Alors que je pensais encore souffrir, c’est dans les meilleures conditions que j’arrive à un hôtel pas très attirant, pas de douche mais comme il n’y a rien d’autre j’accepte la chambre qu’on vient de me proposer. Je suis content d’être à l’hôtel car de retour du restaurant la pluie s’est remise à tomber et le ciel est bien gris.
 
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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 16:54
J’ai passé une très bonne nuit et j’ai beaucoup moins de difficultés à me lever que la veille. Mais affaires rangées, je rejoins la salle de restaurant où je retrouve le serveur assoupi derrière la caisse, complément anéanti alors que moi je suis frais et dispo. Dans un quart d’heure, il aura fini son service et va pouvoir aller se reposer. Il me sert un déjeuner copieux alors que son remplaçant arrive. Le moment de partir, je le remercie, nous nous faisons une accolade.
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La journée a bien commencé, je suis en meilleur forme même si ce n’est pas l’eldorado. Au 6ème km un turc m’appelle pour m’inviter à prendre un thé dans une petite maison précaire de deux pièces, en bord de route. Plus qu’un thé, c’est un petit-déjeuner copieux que sa femme nous sert (beurre, miel, confiture, olives, omelette).
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Trois enfants habillés en tenu bleu pour aller à l’école prennent le déjeuner avec nous. Un quatrième que je n’avais pas vu est dans un petit lit sous les couvertures. Toute cette famille, 6 personnes vit dans deux pièces, je suis ému par leur pauvreté alors qu’ils gardent malgré tout le sourire. Lui est chauffeur de taxi, son véhicule est très détérioré. Sa femme vend aux automobilistes devant sa maison des sacs de pomme de terre, d’oignons et autres produits agricoles. Quand je quitte cette famille, je suis très touché, j’aimerais faire quelque chose pour eux, ils n’ont rien mais ils donnent et partagent.
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Je retrouve les enfants qui attendent le bus au bord de la route, ils me font des grands gestes d’au revoir. J’ai retrouvé une route un peu plus plate alors que les conditions atmosphériques sont bonnes. Je suis particulièrement content de ma journée quand j’arrive à une station avec restaurant où je vais m’arrêter, j’ai fait 41 km, inespéré dans mon état d’autant que mes douleurs semblent s’estomper, j’en saurai plus demain au réveil.
 
 Un beau couché de soleil rougi le ciel, je prends quelques photos avant de finir les dernières centaines de mètres. Après avoir discuté avec le pompiste, je crois comprendre que pour dormir il n’y avait pas de difficultés et je pars pour prendre mon repas.
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 Une fois terminé, je retourne voir les pompistes, je remontre mon papier qui passe de main en main sans qu’ils me proposent quelque chose. Pour finir, ils m’indiquent quatre petites tonnelles en plein air de 2.50 mètres de diamètres avec une table et des chaises sous chacune d’elles. Je vais me contenter de cela très déçu alors que le patron du restaurant présent aurait pu me proposer de m’héberger dans son grand restaurant vide qui reste ouvert toute la nuit.
 
Cela me faisait repenser à la famille si généreuse du matin où je ne serais pas resté dehors. Je vais me contenter de cela, avec mon duvet même dehors jusqu’à présent j’ai toujours eu chaud. Je récupère 8 chaises, 4 de chaque côté, un fauteuil plastic devant et derrière, le duvet dessus et le tour est joué pour une nuit à la belle étoile.
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Le sommeil est léger quand vers une heure du matin un vent fort me réveille, il pleut et la tonnelle n’abrite rien. Le duvet commence à être mouillé, vite j’enfile mes chaussures pour récupérer les 4 tables des autres tonnelles pour me faire un abri de fortune contre la pluie. Je mets deux tables au dessus des chaises, les deux autres sur les côtés et je m’enfile dans mon duvet sous cet échafaudage. Durant le reste de la nuit je n’ose bouger de peur de faire tout tomber alors que la pluie et le vent continuent de sévir. Je suis bien protégé mais la nuit va me paraître très longue. 
 
 

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 16:46
J’ai oublié que cette nuit il y avait changement d’heure comme en France. Cela me fait partir une heure plus tard car  mon téléphone lui a pris en compte la modification d’horaire, pour partir comme les jours précédents il aurait fallu que je le face sonner à 5h22, dorénavant ce sera le cas. Alors que je me lève, je ne peux pas poser le pied gauche au sol ni faire un pas. Je suis complètement bloqué, pendant la nuit tout c’est refroidi, c’est la fin.
 
Les kilomètres des derniers jours, au prix de la douleur m’ont été fatals. Après un quart d’heure d’échauffement dans la chambre, je marche difficilement, la journée va être décisive, si cela ne va pas mieux ce soir, dans un premier temps je vais devoir m’arrêter plusieurs jours, prendre des anti-inflammatoires sinon peut-être devrai-je abandonner. J’ai le moral au plus bas, jusqu’à présent j’ai toujours évité de vous parler de mes maux physiques mais aujourd’hui je suis très inquiet, j’ai le moral au plus bas, les larmes me montent aux yeux, mon sac et ces 4000 premiers km ont eu raison de moi.
 
Je prends quand même et surtout un petit-déjeuner. Au patron du motel je cache mon mal et ma détresse par un sourire avant de le remercier et lui dire au revoir. J’ai une heure de retard quand je prends la route, à quel prix ? Pour combien de kilomètres ? De toute façon il n’est pas question de forcer, le nombre de kilomètre aujourd’hui importe peu. J’espère que ce soir je trouverai de bonnes conditions pour passer la nuit.
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J’ai fait deux kilomètres quand je traverse Osmancik, deux jeunes qui font du thé dans la rue m’invitent à en boire un, puis deux, un premier arrêt qui me fait du bien. A la sortie de la ville je me fais un copain, un jeune chiot, j’ai beaucoup de mal à m’en débarrasser jusqu’au moment où à une station il ne me voit pas repartir absorber par l’odeur des cuisines du restaurant. Je m’arrête souvent, sans cesse je modifie les sangles de mon sac mais la douleur reste continuelle.
 P1000491.JPG Dans l’après-midi une voiture s’arrête, un jeune couple me propose de monter, si j’accepte, c’est que tout est fini, que je rentre à la maison. Un sursaut d’espérance pour la suite, peut-être que cela va s’arranger et je ne vais pas capituler comme cela, je veux rester le plus longtemps possible debout avant de m’écrouler. Je repousse leur offre de me prendre à bord de leur voiture leur rappelant qu’à Pékin j’y vais à pied. Ils me donnent deux barres de chocolat, j’en mange une tout de suite, en les remerciant je leur adresse un large sourire pour leur donner l’impression que tout va bien.
 
 Je repars à nouveau pour quelques kilomètres avant d’arriver en milieu d’après-midi à une station qui fait restaurant en plein campagne, je n’ai fait que 22 km. Quand je demande au pompiste à quel distance je pourrais retrouver une station où un village, il me dit 8 km, c’est beaucoup trop dans mon état.
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Je rentre à l’intérieur et après répondu aux interrogations du serveur je lui demande s’il est possible de dormir ce soir. Il m’indique le fond de la salle, je le suis et il m’ouvre la porte d’une petite pièce avec un divan, télé. C’est sa chambre et comme il est de service cette nuit il me dit que je peux dormir dedans. Je crois rêver, mon problème pour ce soir est réglé, j’essaie d’oublier mes problèmes physiques et comme il n’est pas tard je vais avoir un peu plus de temps pour récupérer. Le serveur m’offre une bière de 50 cl, je n’en ai plus bu depuis le 8 octobre le soir du match victorieux de l’équipe de France de rugby. Le soir avant d’aller me coucher je vais prendre un bon repas même si je n’ai pas fourni de très gros efforts aujourd’hui.
 
 

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27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 14:56
Le restaurant est resté ouvert toute la nuit, jusqu’à 23 heures le bruit des camions m’a empêcher de fermer l’œil. L’endroit que le patron m’a réservé était aussi celui du lieu de culte. Je n’ai pas eu à attendre 6h22 pour me réveiller. Dés 6 heures, les micros des hauts parleurs du minaret s’en sont chargés ainsi que le va et vient des gens qui venaient s’agenouiller et prier où je dormais. Avant de repartir je prends un petit-déjeuner au restaurant qui n’a pas fermé.
 P1000487.JPG
 Depuis plusieurs jours maintenant mon sac me fait souffrir le bas du dos côté gauche, les restes de ma chute ajouté à la fatigue accumulé à plus de trois mois de marche. Toutes ces nuits passées sur le dur n’arrangent rien. Deux kilomètres avant Osmancik, je n’ai fait que 33 km quand j’arrive à un motel, le patron est très sympathique, il me propose pour 25 yénis (15 euros) le repas du soir, la chambre et le petit-déjeuner. Quoi dire sinon que c’est merveilleux, depuis Cerkès je n’ai plus apprécié le confort de dormir dans un lit.
 P1000488.JPG

Nous prenons des photos que nous copions sur son PC avant qu’il ne m’invite à utiliser internet, je consulte mes messages avant d’en adresser un à Marie-Jeanne. Je monte dans ma chambre prendre une douche avant de redescendre au restaurant. Pour occuper la soirée je regarde la télévision avant de m’endormir.

 

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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 14:47
J’ai très mal dormi, je dis au revoir au veilleur de nuit, il ne pleut plus, le ciel est dégagé mais la température est fraîche, il va faire beau. Les premiers kilomètres sont très difficiles, c’était prévisible. Je n’ai pas de force, j’ai hâte de trouver un endroit pour déjeuner, j’en ai rapidement besoin.
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J’ai fait environ quatre kilomètres quand je traverse un petit village, au centre sur la place où les bus s’arrêtent, un café ouvert mais pas grand chose à manger. Avec le thé, le patron me propose une brioche et un croque-monsieur que je dévore sans pouffer rire. Plus loin, une station plus achalandée, je mange un pain entier en sandwich avec un grand thé et je m’approvisionne en gâteaux pour mes poses.
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 A 11 heures, une femme turque devant son magasin m’interpelle, c’est très rare car elles vous regardent rarement et souvent ne répondent pas. Je réponds en allant vers elle, me demande où je vais. Après lui avoir tout dit, elle m’invite à m’asseoir et va me chercher boissons, noisettes, raisins secs, et sucreries turques. Nous parlons de nos familles, elle me montre la photo de l’une de ses filles qui fait ses études de docteur. Nous prenons des photos avant de lui témoigner ma reconnaissance et lui dire au revoir.
 P1000481.JPG
Avec tout ce que j’ai mangé ce matin je n’ai plus faim, je vais pouvoir marcher jusqu’au soir en me reposant dix minutes toutes les heures. Quand j’arrive à Hacihamza, un village au 37ème km je stoppe au restaurant market qui est un relais routier en me disant que je ne devrais pas avoir de problèmes d’où la devise ‘’les routiers sont sympas’’. Le patron accepte que je dorme à l’abri sous la terrasse à l’arrière du magasin. Avant d’aller me coucher de bonne heure pour récupérer un peu la nuit de la veille je me fais servir un copieux repas.
 
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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 14:38
Il est l’heure de quitter ma bergerie, la nuit s’est bien passée, j’ai bien dormi et je ne me suis pas fait déloger. Toutes mes affaires rangées, il me faut redescendre sans escalier. Je mets mon sac sur le rebord, me suspends au plancher, je pose un pied sur une pierre du mur et l’autre sur ce qui reste de la rampe d’escalier. Alors que je récupère mon sac et que je prends un peu plus appui sur la rampe, celle ci cède et me voilà les quatre fers en l’air 1.50 mètre plus bas sans pouvoir me récupérer avant que mon sac me tombe dessus. La terre meuble et les restes de planche de l’escalier amortissent ma chute, quelques éraflures mais rien de graves, cela aurait pu être plus dramatique.
 
 Ma première réaction est de regarder si mon téléphone n’a rien, il est dans la poche sur le côté du sac qui est tombé du haut. Je suis soulagé de voir qu’il n’a rien, c’est la seule chose que j’ai pour communiquer avec Marie-Jeanne. Je me remets de mes émotions avant de prendre une photo et partir pour une nouvelle journée.
 P1000477.JPG
Quand je passe devant le café du premier village, celui-ci est fermé, je dois continuer ma route. Le temps est orageux, toute la journée je ne fais que mettre et enlever mon poncho, des petites averses à répétition qui ralentissent mon avancée. Je récents des douleurs et mon sac me fait mal sur la hanche et le bas du dos.
 
 Quand vers 15h30 j’aperçois Toya perché dans la colline et la route qui y mène je me dis que j’ai encore une sacrée difficulté à affronter, ce sera le terme de mon étape. Avant de monter vers Toya, je dois déjà redescendre sur plusieurs kilomètres la colline où je suis. Celle-ci descendue et arrivé au pied de la ville, j’ai l’agréable surprise de voir que ma route part vers la droite sans passer dans la ville, un ouf de soulagement car je ne suis pas bien du tout. Quelques producteurs installés au croisement m’invitent à boire le thé et m’offre des fruits. Je raconte mon aventure, un chauffeur qui va a Samsun, 200km plus loin et qui a écouté mon récit me propose de m’amener. Bien entendu je refuse en réexpliquant que j’effectue tout mon périple à pied. Je quitte la ville sans y être entrée et sans voir la station restaurant que je devais rencontrer.
 
Je suis maintenant sorti de la ville, le ciel est tout noir et l’orage menace, plus d’habitations ni abris à l’horizon, dois-je faire demi-tour ? J’ai trop de mal à avancer, je continue. Sans qu’il ne pleuve, l’orage commence à gronder, j’ai peu de temps pour me protéger et j’accélère le pas à la limite du trot, j’oublie mes douleurs, il faut faire vite. Je suis sauvé, une maison qui sert de bureau sur un grand parking, une grande avancée du toit avec en dessous un canapé bien abrité. Plusieurs personnes sont à l’intérieur, je demande à celle qui est derrière le bureau et qui doit-être le patron si je peux passer la nuit sous cet abri précaire. Le tonnerre continue à gronder, la pluie commence à tomber en même temps que la nuit et à ma stupeur, ma demande est rejetée malgré les conditions climatiques. Il m’expédie en me disant de faire du stop et retourner à l’hôtel à Tosya, je suis effondré de ce comportement.
 
 Un peu plus loin de l’autre côté de la route une fabrique de tuile, je m’empresse de traverser, la pluie tombe fortement et ruisselle déjà sur la route. A l’entrée une tonnelle d’environ cinq mètre de diamètre avec des bancs autour, quelle aubaine. A peine avoir atteint mon nouvel abri, le vent redouble de violence, les éclairs illuminent le ciel. Je suis obligé de me mettre sous mon poncho, me recroquevillé pour me protéger de la pluie qui tombe à l’horizontal par la force du vent. Cela dur plus d’un quart d’heure, le sol est trempé et je suis frigorifié. Je dois rester là pour la nuit, encore heureux d’avoir ce refuge de fortune sinon dans quel état je serais. Assis contre mon sac appuyé au pilier central j’attends que cela se passe. La pluie continue de tomber moins déchainée, sur la route l’eau ruisselle toute rouge de la couleur de la terre qui la borde. J’espère que je ne vais pas me faire éjecter, le local du gardien à l’entrée est vide, les personnes qui entrent et qui sortent en voiture ne me font aucunes remarques.
 
A 18h30 quand le concierge arrive, la nuit est tombée, je lui demande si je peux passer la nuit sous cet abri avant de lui raconter mon aventure, il accepte spontanément. Je sors ma tente que j’étale sur les bancs comme isolant, déplie mon duvet et me sers de mon sac comme oreiller. Je grignote mes dernières provisions, deux pommes et une poire que les cultivateurs m’ont données à l’entrée de Tosya et un morceau de pain qui a plusieurs jours. Avec mes maux physiques et ce maigre repas, la journée de demain risque d’être terrible, pourvu que je passe une bonne nuit.
 
 
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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 14:33
Ce matin je suis un peu courbaturé et j’ai mal dormi, dans la nuit j’ai essayé d’abaisser les sièges pour étendre mes jambes mais en vain. Je me dis que tout va rentrer dans l’ordre après quelques kilomètres mais bien au contraire j’ai de plus en plus mal au bas du dos.
 
Alors que la journée s’annonce belle, à 10 heures je suis déjà en short, tee-shirt il fait plus de 20° mais avec cette douleur le moral n’y est pas malgré de beau paysage. Ce soir pour arriver à Celtikbasi il faudrait que je fasse 43 km, c’est impossible même si ma douleur de dos ne s’est pas aggravé, je ne peux pas y arriver avant la nuit.
 P1000476.JPG
 Dès que je trouve une maison vide où abandonné je m’arrête où sinon je monte la tente dans un endroit abrité. Je suis déjà au 39ème km quand j’aperçois plusieurs maisons de berger, il y en a une qui me plait, elle est vide car les troupeaux sont encore dans la montagne. Discrètement je monte au premier étage, le bas est réservé aux animaux mais comme l’escalier est cassé, je dois faire de l’escalade pour monter. Deux pièces dont l’une avec une cheminée, un balcon. Dans l’une des pièces, je trouve deux paillasses que j’installe sur le balcon où je vais dormir et qui est plus propre.
 
 

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