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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 16:46
J’ai oublié que cette nuit il y avait changement d’heure comme en France. Cela me fait partir une heure plus tard car  mon téléphone lui a pris en compte la modification d’horaire, pour partir comme les jours précédents il aurait fallu que je le face sonner à 5h22, dorénavant ce sera le cas. Alors que je me lève, je ne peux pas poser le pied gauche au sol ni faire un pas. Je suis complètement bloqué, pendant la nuit tout c’est refroidi, c’est la fin.
 
Les kilomètres des derniers jours, au prix de la douleur m’ont été fatals. Après un quart d’heure d’échauffement dans la chambre, je marche difficilement, la journée va être décisive, si cela ne va pas mieux ce soir, dans un premier temps je vais devoir m’arrêter plusieurs jours, prendre des anti-inflammatoires sinon peut-être devrai-je abandonner. J’ai le moral au plus bas, jusqu’à présent j’ai toujours évité de vous parler de mes maux physiques mais aujourd’hui je suis très inquiet, j’ai le moral au plus bas, les larmes me montent aux yeux, mon sac et ces 4000 premiers km ont eu raison de moi.
 
Je prends quand même et surtout un petit-déjeuner. Au patron du motel je cache mon mal et ma détresse par un sourire avant de le remercier et lui dire au revoir. J’ai une heure de retard quand je prends la route, à quel prix ? Pour combien de kilomètres ? De toute façon il n’est pas question de forcer, le nombre de kilomètre aujourd’hui importe peu. J’espère que ce soir je trouverai de bonnes conditions pour passer la nuit.
 P1000489.JPG
J’ai fait deux kilomètres quand je traverse Osmancik, deux jeunes qui font du thé dans la rue m’invitent à en boire un, puis deux, un premier arrêt qui me fait du bien. A la sortie de la ville je me fais un copain, un jeune chiot, j’ai beaucoup de mal à m’en débarrasser jusqu’au moment où à une station il ne me voit pas repartir absorber par l’odeur des cuisines du restaurant. Je m’arrête souvent, sans cesse je modifie les sangles de mon sac mais la douleur reste continuelle.
 P1000491.JPG Dans l’après-midi une voiture s’arrête, un jeune couple me propose de monter, si j’accepte, c’est que tout est fini, que je rentre à la maison. Un sursaut d’espérance pour la suite, peut-être que cela va s’arranger et je ne vais pas capituler comme cela, je veux rester le plus longtemps possible debout avant de m’écrouler. Je repousse leur offre de me prendre à bord de leur voiture leur rappelant qu’à Pékin j’y vais à pied. Ils me donnent deux barres de chocolat, j’en mange une tout de suite, en les remerciant je leur adresse un large sourire pour leur donner l’impression que tout va bien.
 
 Je repars à nouveau pour quelques kilomètres avant d’arriver en milieu d’après-midi à une station qui fait restaurant en plein campagne, je n’ai fait que 22 km. Quand je demande au pompiste à quel distance je pourrais retrouver une station où un village, il me dit 8 km, c’est beaucoup trop dans mon état.
 P1000495.JPG
Je rentre à l’intérieur et après répondu aux interrogations du serveur je lui demande s’il est possible de dormir ce soir. Il m’indique le fond de la salle, je le suis et il m’ouvre la porte d’une petite pièce avec un divan, télé. C’est sa chambre et comme il est de service cette nuit il me dit que je peux dormir dedans. Je crois rêver, mon problème pour ce soir est réglé, j’essaie d’oublier mes problèmes physiques et comme il n’est pas tard je vais avoir un peu plus de temps pour récupérer. Le serveur m’offre une bière de 50 cl, je n’en ai plus bu depuis le 8 octobre le soir du match victorieux de l’équipe de France de rugby. Le soir avant d’aller me coucher je vais prendre un bon repas même si je n’ai pas fourni de très gros efforts aujourd’hui.
 
 

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