Il n'est pas 5 heures, il va falloir bientôt se lever. J'ai très mal dormi, alors que le jour n'est pas encore levé, je suis déjà réveillé. Jusque tard dans la nuit des chinois ont sillonné le parc avec des lampes torches éclairant le tronc des arbres à la recherche de cigales qu'ils revendent. Mon arrivée est prévue pour 10 heures, à peine une dizaines de kilomètres à parcourir. En partant à 8 heures, c'est largement suffisant pour atteindre le stade olympique où l'on m'attend, je n'ai donc pas à me presser. Pour ce dernier jour, le soleil est au rendez-vous. Du côté émotion, les larmes de bonheur me coulent sur les joues, ce jour, je l'ai attendu depuis si longtemps croyant ne jamais y parvenir. A 9 heures, je réussis à me positionner sur mon plan, ce n'était pas 10 km mais 20 km que je devais parcourir pour parvenir au « Nid d'oiseau » c'est le nom du stade, un magnifique chef d'œuvre architectural.
Plus qu'une heure, ma marche nonchalante se transforme subitement en un sprint effréné, il me reste encore plus de 10 km à faire en une heure sans compter les arrêts pour demander mon chemin. Sur la route en contre sens, avec mon attelage hétéroclite tous les gens se retournent et alors que certains cherchent à comprendre, je n'ai pas le temps de m'attarder. Je n'ai jamais couru si vite depuis mon arrivée en Chine. A 10 heures, je préviens Marie-Jeanne mon épouse qui vient me rejoindre à Pékin que je serai en retard, il me reste encore 3 à 4 km. Alors que je demande mon chemin, une chinoise me demande de la suivre, 5 minutes plus tard nous sommes à un arrêt de bus qui va au parc olympique, nous ne nous sommes pas compris, un chinois en vélo équipé d'un appareil photo avec un énorme objectif que je crois être un journaliste va ensuite m'ouvrir la route jusqu'à l'enceinte du parc olympique sans pouvoir y rentrer. C'est là au pied d'un grand bâtiment en forme de flamme que mon aventure va se terminer.
Dans la foule je retrouve enfin Marie-Jeanne et des amis qui m'attendent, Véronique une reporter pour jogging est là aussi pour faire un article. Pendant quelques heures, je suis devenu le champion des jeux, photos, autographes, interviews de la presse et des radios après quoi ma flamme va s'éteindre pour redevenir l'anonyme que je suis laissant place à celle des jeux.
Jusqu'au 3 septembre, je vais pouvoir vivre les jeux, découvrir Pékin avec ses temples et ses parcs magnifiques sans oublier la grande muraille, une grande page se tourne..