Avec la nuit qui arrive de bonne heure, j’ai mis sonner le téléphone à 5h pour partir à 5h30 quand le jour commence à pointer. Ce matin je ne peux pas regarder par la fenêtre le temps qu’il fait, pour la bonne raison qu’il n y en a pas. Ce sera la surprise en sortant. Il ne fera pas plus mauvais que les jours derniers, je m’habille chaudement prêt à mettre mon poncho si nécessaire.
Quand je sors, je suis agréablement surpris, le ciel est clair et l’horizon est tout rouge. Au sol, il reste les traces des fortes précipitations de la veille mais la journée va être belle, je longe le bord de mer bordé de pinèdes, la route est plate, aujourd’hui le monde est beau. Pour finir de sécher mon bermuda, je le pends derrière moi sur mon sac, dans ces conditions, il va vite être sec.
Les kilomètres sont beaucoup plus faciles, la route à quatre voie a une large bande de dégagement ce qui me permet sans risques de marcher dans le sens des voitures mais au soleil. A neuf heures, le pompiste d’une station partage avec moi son petit-déjeuner avant que je me mette en tee-shirt, il fait 17 où 18°. Il est juste midi quand j’arrive à Unye, ville balnéaire de plus de 56 0000 habitants, avant de la traverser je vais me restaurer à une pizzéria qui se présente à moi.
Nous sommes dimanche, il y a beaucoup de promeneurs le long des larges allées fleuries du bord de mer. A deux reprises je m’assois sur les bancs, face à la mer et je reste là à contempler le paysage avec les nombreux oiseaux et les vagues qui font de magnifiques rouleaux.
La prochaine ville est trop loin pour imaginer y parvenir avant la tombée de la nuit, il est déjà 16h, dans une heure il fera nuit, il faut que je commence à frapper aux portes. Au 41ème km après plusieurs sollicitations infructueuses j’arrive à un petit café restaurant isolé, juste en bordure de la rive.
Avant toute chose, je demande s’il est possible de manger et explique mon aventure après quoi, je montre mon papier demandant s’il y avait un coin pour m’héberger la nuit. Le patron reste pensif, je lui dis que je peux dormir par terre sur les tapis au fond de la salle de restaurant après que les derniers clients soient partis, c’est oui je suis sauvé pour ce soir. Je mange avec bon appétit, je vais dormir au chaud. Pour passer la soirée, je regarde la télé en même temps que quelques habitués.
Vers 22 heures, avant d’installer mon duvet je demande à régler mon repas, le patron me dit qu’il me l’offre, je le remercie puis je vais me coucher.