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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 07:41

 





13/05/08 - Il est 1h30 du matin, un SMS de mon petit fils qui me dit qu'il vient d'arriver un important tremblement de terre en Chine 10000 morts, il me demande de rassurer la famille. Je n'ai rien ressenti, tout va bien. Je me rendors.






Dans la matinée, je m'alimente par un pot de soupe de vermicelle acheté à un réparateur de pneus au bord de la route.



Je demande s'il est possible de manger, des particuliers vont me mijoter mon plat habituel : Le pami. Pendant ce temps, j'ai laissé mon chariot sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute, d'où j'étais je le voyais bien et le surveillais.



 
Au 51 ème km je m'installe sous l'autoroute pour la nuit.







14/05/08-Je vais rester sur l'autoroute jusqu'à Yongchang, où je vais vais m'arrêterpour faire quelques courses et surtout prendre un petit déjeuner. Je salue les policiers qui faisaient la circulation. Cinq minutes plus tard ils me rejoignent en voiture pour m'apporter une bouteille de thé.



A midi devant le restaurant c'est l'attroupement de tous les écoliers qui sortent de l'école. Je me vois offrir ma bière, mon repas et les brioches à l'épicerie. Je suis obligé de faire 60 km pour trouver une station pour dormir et en plus les employés me servent à manger.




 
15/05/08- A un intersection, j'ai le choix de deux routes, je vais prendre la plus ombragée qui va me faire traverser toute la ville Wurvier pour rejoindre ma route, et faire 2 à 3 km de plus mais agréable à traverser avec des contre allées sous les arbres. 



Arrivé au 50 ème km, je suis en pleine campagne et toutes les maisons sont éparpillées ,au bord de la route.
Je montre mon papier sans succès, une fois, deux fois, dix fois. Je suis fatigué, il faut que je m'arrête, un petit chemin de terre et je me mets assis dans l'herbe pour commencer à manger avant qu'il fasse nuit.  Je vais sortir
mon duvet  au bord de ce chemin qui n'amène nul part  que dans les rizières. Il est 21h30, je peux passer une bonne nuit.



16/05/08-Gulang, je vais au restaurant de la station qui est juste à l'ntrée de la ville, J'y bois une bonne bière, la pluie se mets à tomber, elle dure 1/2 heure après quoi je reprends la route qui contourne la ville.





Une petite barre montagneuse avant de redescendre vers un village où je vais trouver une chambre avec télévision qui va me permettre de voir les évènements tragiques du tremblement de terre. Mais avant, j'ai la visite de la police. Je leur montre tous mes documents de mon aventure, l'un d'eux relève des notes mais chose étrange ils ne me demandent pas mon passeport. 
Alors que je suis prêts à m' endormir , on frappe à ma porte, la police. Ils sont sept, ils me demandent mon passeport pour remplir leur imprimé, 4 hommes et 3 femmes. L'une d'elle me prend en photo ainsi qu'un de ses collègues, ils regardent tous mes documents, c'est très décontracté. Après 20 minutes, ils me disent au revoir en me souhaitant une bonne nuit. 






17/05/08- En ouvrant la porte, surprise il pleut.Je mets donc pour la 1 ère fois mon pantalon de pluie et mon pancho et en route. A la sortie du village, une autre surprise, la route monte avec un fort pourcentage plus de 10%. cela va durer pendant 27  km avec jamais en-dessous de 5% et parfois une route complètement défoncée. Le chariot est difficile à tireret il suffit de me retourner pour voir que j'ai un pneu crevé. C'est pas la journée. Je suis arrêté pour une courte pose, la voiture de police stop à ma hauteur, ce sont les policiers de hier soir. Ils vont me suivre pas à pas. Il n'est pas tout à fait 11 h à la sortie du village une petit restaurant. Je me dis qu'il serait peut-être bon de manger. Ils me suivent au restaurant où vient les rejoindre 4 autres policiers que je ne connaissais pas. L'ambiance est bonne, quand je demande pour régler, le patron me dit que c'est offert.
La voiture de police m'accompagne de nouveau avec un policier de plus à l'intérieur et pendant que je continue mon escapade ils me filment et prennent des photos jusqu'à un péage c'est là qu'ils me quittent c'est sûrement la limite de leur secteur. Ils me demandent d'être pris avec moi et le chariot, les bras sur les épaules comme des amis de toujours. Et pour se dire au revoir, plus qu'une poignée de main, les deux mains qui vous serrent, les bras qui laissent passer des sensations de sincérité et d'estime dans ces adieux.




Après avoir continuer difficilement la poursuite de mon ascension, je découvre dans le paysage des sommets enneigés qui culminent à plus de 5000 m.











Derrière moi le ciel est tout noir. En quelques minutes c'est le déluge. En plein dans la tourmente un véhicule d'assistance de police s'arrête pour me prendre à son bord, mais pas de possibilité de mettre le chariot. Je refuse et continue ma descente le plus vite possible. Quand j'arrive au péage, l'orage est passé cela aura duré une bonne demi heure, je suis frigorifié et le vent continue à souffler. J'ai peu d'espoir de trouver quelque chose pour la nuit, le village c'est quelques maisons d'agriculteurs.









Deux jeunes d'une dizaine d'année m'aident à passer le chariot. Une route en terre sous la route pour relier le village qui a été coupé en deux.Je m'attends à passer la nuit sous ce pont en plein courant d'air, tout juste assis contre la paroi quand un chinois revenant des champs en moto avec sa pelle passe par cette route de terre.
Je l'interpelle et lui demande s'il y a des  possibilités de manger il me dit oui et me demande de le suivre. Je pense qu'il va m'emmener au restaurant du village mais c'est chez lui à 300 mètres plus loin qu'il vient de m'emmener.
Une petite ferme chinoise c'est la 1 ère fois que j'y pénètre. Une porte d'entrée donne sur une grande cour, sur l'aile gauche l'habitation, en face l'étable, le poulailler et à droite le stockage de la paille et autres produits, le chien dans un coin de la cour. Tout est en terre battue, même les sols de l'habitation. Quand je rentre dans la pièce principale au centre une cuisinière qui dégage de la chaleur moi qui suit transi. La femme m'invite à m'asseoir sur un canapé défraîchi à coté du feu et m'offre un thé au lait bien chaud, c'est le bonheur. Le couple à 2 enfants, un garçon de 5 ans et une fille de 11 ans. Dans une bassine la femme prépare à manger pour 3 petits veaux toute la famille et moi-même on va l'accompagner.
De retour dans l'habitation elle va nous servir mon plat préféré,  un pami : pâte d'un coté et lègumes avec des petits morceaux de viande de l'autre le tout bien relevé.
Puis c'est le vétérinaire qui arrive, il vient pour une injection aux petits veaux. Dans la soirée, je vais dessiner avec le jeune garçon et ensuite regarder le livre d'anglais de la fille avant que n'arrivent les voisins et voisines.
vers 22 h les invités s'en vont il est l'heure de me coucher dans la pièce d'à coté.Cette soirée chaleureuse m'aura fait oublier les ennuis de la journée.


18/05/08- Quand je sors mon chariot, toute la famille est déjà levée pourtant c'est dimanche et les enfants n'ont pas classe.En me voyant le mari m'invite à venir prendre le petit déjeuner, un gros morceau de pain qui ressemble plus à de la brioche avec un thé au lait, des pâtes sont cuisinés avec le reste des légumesd'hier. Les chinois font de véritable déjeuner le matin avant de partir travailler. Je demande par politesse combien je dois sachant bien la réponse, je veux donner 10 yuans à chaque enfant, les parents leur interdisent d'accepter et me rendent l'argent.
Je n'insiste pas j'ai pris leur adresse pour leur envoyer les photos que j'ai prises pendant cette soirée merveilleuse avant d'en prendre une dernière , celle des adieux.C'est toujours dur de quitter ceux avec qui vous avez noué une amitié, l'espace d'une soirée et qui vous ont tendu la main spontanément.

 


La route ne présente plus de difficultés de relief, elle est en descente avec un vent qui me pousse et qui rafraîchit l'atmosphère à tel point que j'ai mes gants et ma veste, cela pendant toute la journée.
Arrivé à la hauteur de la sortie de Gulang, il n'est que 16 h et je n'ai fait que 43 km, je décide de continuer.
5km plus loin une petite ville, l'hôtel n'est pas sur la route principale, un chinois va me guider à travers les rues de la ville, il va même m'aider à monter mon chariot au 3 ème étage. J'ai ressenti l'après midi une douleur à la cuisse et à la jambe gauche, je ne sais pas si c'est une tendinite ou musculaire. Aussitôt boite à pharmacie, double dose de voltaren et attendons demain.





19/05/08- J'ai toujours mal à la cuisse et à la jambe. Quand j'ai mal la nuit c'est bon signe, le mal s'en va. Durant la nuit je n'ai rien ressenti c'est mauvais signe pour moi.
Le temps est beau pas trop chaud et la douleur légère. Je n'ai pas parcouru 50 km seulement 46 mais j'ai l'assurance d'un abri pour la nuit. J'espère qu'elle va être guérisseuse, demain il faut que je fasse au moins 50 km.















20/05/08- Au 32 ème km, comme prévu je rejoins la route 109 qui va m'amener à Lanzhou où je vais avoir une journée 1/2 de repos.A 18 h je suis au 50 ème km, j'apprends que j'ai encore une vingtaine de km pour aller à l'entrée de la ville. Une seule solution marcher jusqu'à 21h30. Une route à 4 voies. Je vais atteindre 69 km pour trouver un hôtel, j'ai mal partout, je suis mort de fatigue c'est la plus grande étape depuis mon départ.

 

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